samedi 27 novembre 2010

Seul le retour à l'étalon-or peut sauver l'économie mondiale






My other piece of advice, Copperfield,” said Mr. Micawber, “you know. Annual income twenty pounds, annual expenditure nineteen nineteen six, result happiness. Annual income twenty pounds, annual expenditure twenty pounds ought and six, result misery.”
Charles Dickens (1812 -1870)

Cette citation du célèbre roman de Dickens, David Copperfield, traduite en terminologie moderne française, serait “si tu gagnes 20 euros par an et dépenses 19, 95 euros tu es heureux. Mais si tu gagnes 20 euros par an et dépenses 20,05 euros tu es dans la merde!”

Et c’était vrai à l’époque, c’est à dire, vers 1850, quand on pouvait nourrir toute sa famille pour quelques centimes. Si vous aviez des dettes vous alliez en prison. Sauf, bien, sûr, si vous aviez un bien contre lequel une banque vous accordât un prêt à un taux d’usurier.

Aujourd’hui, la philosophie de Monsieur Micawber n’a rien perdu de son bon sens. Malheureusement, il est impossible pour la plupart d’entre nous d’éviter le traquenard de ce que nous appelons le crédit. Tant que nos revenus sont suffisants tout va bien. Mais nous sommes tous encouragés à vivre au-dessus de nos moyens. Et comme on a vu récemment, les conséquences d’une dette hors contrôle sont catastrophiques à long terme, surtout quand il s’agit de la dette de l’état.

Les problèmes que nous voyons aujourd’hui ont commencé dans les années 1980, quand le monétarisme, qui rejette tout contrôle de la politique fiscale, a remplacé la théorie économique keynésienne qui n’aurait pas permis un dérèglement du secteur bancaire. Car ayant lâché leur emprise sur les banques, dont le comportement anarchique a démarré la crise, les états ont permis la spéculation de ces dernières, devenues agents de change. Et selon un sondage c’est la faute des gouvernements, inspirés par des économistes néoclassiques, si les banques sont devenues aussi avides et magouilleuses.

Bien sûr, rien de ce qui se passe en ce moment ne serait arrivé si les gouvernements n’avaient pas abandonné l’étalon-or, permettant l’endettement illimité des états. Souvenez-vous du film ‘Goldfinger’ où James Bond sauve les économies du monde entier en empêchant l’irradiation de tout l’or des États Unis à Fort Knox ? Ce film a du effrayer Président Nixon à tel point qu’il a abandonné entre 1971 et 1973 le système qui garantissait la valeur des billets verts, qui furent dévalués. Ensuite les changes deviennent flottants dans le monde entier. Bref, la Réserve Fédérale s’est octroyé le droit d’imprimer autant de billets qu’elle souhaitait, basé sur leur seule bonne foi et rien de tangible. L’accord à Bretton Woods le 22 juillet 1944 entre La Grande Bretagne et les États Unis, permettant le dollar de devenir la devise principale mondiale à la place de la livre si le dollar seul restait étayé par l’or, fut abandonné.

La Grande Bretagne a abandonné l’or en 1931 et dévalué la livre de 40%, obligeant d’autres pays à faire pareil. Et les années trente ont vu la grande dépression, où l’usage de la planche à billets a créé des déficits budgétaires massifs. Des bons de trésor que le marché ne pouvait pas facilement absorber étaient vendus à des prix de plus en plus élevés. Il y avait des hausses d’impôts et l’expansion illimitée du crédit basé sur l’obligation de l’état. Mais des promesses de payer sur des morceaux de papier ne valent pas des lingots d’or. Car ces derniers ne peuvent pas perdre leur valeur à cause de l’inflation.

Donc, l’anarchie monétaire qui nous a amenés à notre situation actuelle est né. Et c’est à partir de 1973 que la France s’est mit à accumuler les déficits abyssaux presque sans discontinuer. La folie dépensière d’un nouveau ‘roi soleil’ Giscard d’Estaing, suite à une loi ruineuse de George Pompidou, (le poulain de la famille Rothschild) qui obligeait la France à emprunter uniquement à des banques privées à des taux plus élevés que celui de la Banque de France (presque rien) a mit notre pays en route pour la faillite. Une situation que François Mitterrand a empirée plutôt que corrigée malheureusement. Nous voyons maintenant l’appauvrissement du peuple, tandis que les banques, qui dictent aux gouvernements leur comportement financier, utilise l’argent public pour des raisons spéculatives. Car c’est maintenant les marché qui décident. Et ce n’était pas le serpent monétaire en 1972 et le système monétaire européen en 1978 qui allait améliorer les choses. La guerre des monnaies allait bon train malgré les accords qui étaient signés à l’époque. Entre 1949 et 1989 le franc perd 280% de sa valeur par rapport au mark.

Aux États Unis, où depuis la création de la Réserve Fédérale en 1913 le dollar a perdu 94% de sa valeur, la création monétaire (planche à billets) est devenue nécessaire. Que ce soit pour financer leurs guerres incessantes ou favoriser leurs exportations, le ‘quantative easing’ (assouplissement quantitative) dévalue le dollar contre ses rivaux. Mais le risque de hyperinflation est grande, avec un taux de chômage de 25% et pas du tout de croissance. Consciente de ceci, et d’une dépression déflationniste mondiale qui pourrait s’ensuivre, la Chine, qui garde sa propre monnaie dévaluée pour favoriser ses exportations, est en train subrepticement de se munir de quantités d’or. Car, même Robert Zoellick, le président de la Banque Mondiale, a proposé le retour de l’étalon-or et que la devise mondiale ne soit plus le satané dollar.

Donc, personne n’a plus confiance en Obama, qui suite à la crise des sub primes a renfloué le système Wall Street avec 13 trillion de dollars. De l’argent qui selon certains économistes, aurait du aller directement aux entreprises en difficulté plutôt que pour sauver des banques en faillite. Car il s’avère maintenant que le système bancaire américain n’a pas réinvestit dans l’économie étasunienne, mais a gardé l’argent a la Réserve Fédérale pour un petit taux d’intérêt, mais où il n’y a aucun risque. Car Ben Bernanke de la Féd. veut supprimer les prêts et l’inflation tout en encourageant les deux. Un non-sens qui va mener au rétrécissement de l’économie, étant donné que l’usage d’une dette pour relancer l’investissement est une niche fiscale d’Obama, qui ne bénéficiera que les riches.

Pays spécialiste des banques qui font faillite, les États Unis sont en passe de devenir pauvre avec des villes de tentes, et une soupe populaire pour les plus démunis. Pourtant certaines banques d’investissement comme Goldman Sachs, (beaucoup plus futée que Lehman Brothers ) n’ont pas cessé leurs activités hautement suspectes. C’est à dire l’exploitation des bulles immobilières et autres, l’insider trading, et la vente des entreprises dont la vraie situation financière a été occultée. Deux des conseillers financiers d’Obama sont des hommes de Goldman Sachs. Et leur emprise sur la Maison Blanche n’augure rien de bien pour l’avenir.

Les banques, où des fraudes internes difficiles à détecter sont en nette augmentation, aidées par le plan Paulson ou TARP pour sortir du problème des sub primes, sont maintenant plongées dans une nouvelle crise tout à fait scandaleuse. C’est le foreclosure gate qui risque de faire tomber davantage de maisons de crédit, et encourager une nouvelle fois le chaos dans les marchés mondiaux. Il s’avère maintenant que beaucoup des saisies d’immobilier qui ont suivi la crise des sub primes furent illégales. Ce qui veut dire que 700 milliards de dollars de pertes supplémentaires sont possibles. 750 milliards de dommages et intérêt seraient à payer. Et que 60 milliards de dollars de taxe non payée est due.

Étant débordés par le nombre de saisies, les sociétés qui s’en occupaient ont entamé certaines procédures à tort. Et en fouillant dans les affaires des banques prêteuses, les avocats ont déniché une véritable situation frauduleuse. Car pas seulement les sociétés Freddy Mac et Fanny Mae avaient conçu un système appelé MERS pour éviter de payer les taxes sur les hypothèques en grande quantité, mais un problème de titrisation est survenu quand les maisons de crédit voulait partager les risques en les vendant à d’autres banques. C’était la perte de documents prouvant la possession des hypothèques qui amenât certaines sociétés a fausser les documents manquants. Un cauchemar juridique vient de naître, Car la justice américaine doit maintenant trancher sur les vrais propriétaires des maisons saisies indûment et revendues.

Comme si le fait de prêter de l’argent à n’importe qui n’était pas assez stupide au départ, les saisies (10000 par mois) étaient sans véritable contrôle et sans respect pour les règles qui gouvernent les hypothèques. Et pour voir plus clair le gouvernement d’Obama a ordonné la cessation de toute saisie. Car en dehors des fraudes aux taxes en créant MERS, il y a la fraude aux Mortgage Backed Securities (MBS) où la volonté des banques de cacher aux yeux des autres banques leurs crédits douteux va sûrement mener à une série de faillites. Sauf si la Bank of America rachète les MBS litigieuses.

Au G20 Obama demande une réduction des exportations allemandes et chinoises pour permettre une augmentation de celles des américains aux marchés mondiaux. Ce qui est bon pour les USA est bon pour le monde. (Quel culot !) On ne peut pas continuer avec des pays excédentaires massifs et des pays déficitaires massifs sans ajustement en fonction de la monnaie, qui apportera un schéma plus équilibré. Selon certains experts l’yuan (renminbi) est sous évalué face au dollar de 40%. Mais les Chinois ont maintenu depuis 1994 un cours fixe entre leur monnaie et le dollar avec une légère réévaluation en 2008 et 2010. Elle va faire des ajustements avec un panier de monnaies, mais à son rythme.

Nicolas Sarkozy, en tant que président du G20 et G8 cette année, doit essayer de résoudre le déséquilibre du commerce international, et renforcer la flexibilité des taux de change. Mais des tensions entre les USA et la Chine empêchent tout accord contraignant sur les devises. Le seul engagement fait jusqu’ici est de travailler pour la planète et éviter le protectionnisme. Et Dominique Strauss-Kahn (directeur général du Fonds monétaire international) et Herman Van Rompuy (président du Conseil européen) ont demander la fin du nationalisme économique qui est en train de plomber l’euro.

Mais malgré la nécessité pour la réforme financière, l’action pour rafistoler le système capitaliste ne suscite que des belles paroles de la part des gouvernements. Les banques et traders continue à ramasser les primes pharaoniques pendant que les dettes s’accumulent. On a même dit que la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale en France (la CADES - une entité dénoncée par la Cour des Comptes comme un organisme non contrôlé), cache la vérité sur la vraie dette, (120 milliards en plus) et l’usage de la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale, (CRDS) censée renflouer la SECU, la moitié de laquelle serait pour repayer les intérêts. Le trou de la SECU est loin d’être rempli, il semblerait.

Comme le Richard III Shakespearien aurait dit aujourd’hui : “de l’or, de l’or. Mon royaume pour de l’or.” A l’époque c’était un autre étalon dont le mauvais roi avait besoin pour s’enfuir après une bataille perdue. Maintenant pour s’échapper à la guerre du chaos financière mondiale, il faut trouver un étalon d’un autre genre. Pourquoi pas l’or ?

Voilà un article publié en 1965 par l’économiste Alan Greenspan, qui fut président de la Réserve Fédérale de la Banque Centrale des États Unis entre 1987 et 2006. C’est la preuve que l’on ne pratique pas toujours ce que l’on prêche.











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